aet-en-dro

Quitte tout et tu retrouveras tout.

Lundi 15 novembre 2010 à 21:02

http://aet-en-dro.cowblog.fr/images/air.jpgMonsieur et cher éléphant,


Il n'est pas douteux que votre disparition signifiera le commencement d'un monde entièrement fait pour l'homme. Mais laissez-moi vous dire ceci, mon vieil ami : dans un monde entièrement fait pour l'homme, il se pourrait bien qu'il n'y eût pas non plus place pour l'homme. Tout ce qui restera de nous, ce seront des robots. Nous ne réussirons jamais à faire de nous entièrement notre propre œuvre. Nous sommes condamnés pour toujours à dépendre d'un mystère que ni la logique ni l'imagination ne peuvent pénétrer.

C'est ainsi, monsieur et cher éléphant, que nous nous trouvons, vous et moi, sur le même bateau, poussé vers l'oubli par le même vent puissant du rationalisme absolu.


Dans une société vraiment matérialiste et réaliste,
Poètes, Écrivains, Artistes, Rêveurs et Éléphants
ne sont plus que des gêneurs.
 




Romain Gary (1968)
Lire : ici

 

Mardi 26 octobre 2010 à 20:24


Entendez-vous ce matin la pluie qui tombe. Peut-être démaquillera-t-elle le monde irréel derrière nos cils alourdis par les mensonges. En perles de larmes diluées dans l'eau, désinfecter le bois de nos idées bancales. Il n'y a guère dehttp://aet-en-dro.cowblog.fr/images/UK.jpg sens à l'actualité, ou s'il en était, il s'est perdu en chemin, il y a bien longtemps, entre deux autres chimères colériques qui ont déraciné nos espoirs. Alors marchons encore, s'il le faut, à reculons, marchons vers ces trombes d'eau qui s'écroulent sur nos têtes. Laver les couloirs du cerveau, vider les tiroirs, ranger la cave et se retrancher au grenier des rêves ensablés, abrités loin des soupirs de leur réalité venimeuse. Elle n'a pas grande importance. J'ai dans une boîte des liens vers les âmes qui m'insufflent vie, eux qui d'un rien allument l'étoile en papier qui guide mes yeux sous les paupières ankylosées. Vous, qui ignorez peut-être, sûrement, la nécessité de votre existence pour la survie de cette structure déglinguée. Jamais, sans doute, n'avais-je ainsi accepté l'évidence d'une telle dépendance. Futur, présent, avenir. Chacun secondaire, face à la force calme, silencieuse et titanesque de votre vie quelque part, même loin, même vaguement, même sans le savoir. Ma tête brûle, j'euphorise, tout semble prêt à exploser en poussières d'ivresse, telle une supernova au cœur d'une artère isolée, pulsant soudain étincelles rouges sang irradiant confiance et certitudes jusqu'au bout des doigts. Une douce chaleur, le corps entier sourit, vous êtes là, malgré tout. Nul besoin de plus. Je t'aime, tu me manques. Et un jour on ira. Ensemble. Et peu importe où.

 

Samedi 23 octobre 2010 à 19:38

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Écrit en temps (presque) réel. Intérêt limité.

Oui... mais non !

 

1ère étape : commencer direct par une grève pour prendre conscience de la réalité du pays et de l'enthousiasme du français en grève.
> Maintenant, quand quelque chose nous plait, on dirait qu'on se roulerait par terre !
> Why should I care about the « West Wind » ? I prefer the North wind anyway...

> I'm in a « dodo » mood !


2ème étape : décider soudainement à 23h qu'on irait bien s'offrir un mètre au Baïkal.
> Strike again ? I should have bet some money on that...
> Tu sais, Ronan ça veut dire « petit phoque ». Et « to bless » à la base ça signifiait « asperger de sang ». Ouais, ça démystifie les choses, le vieil anglais.
> Ooooow !... nothing. I was about to think. But we prevented a disaster.


3ème étape : satisfaire une envie de Guinness dans un pub après avoir assisté à un cours de gaélique. faire un commentaire de littérature contre vents (détraqué chantant fort et faux dans la même pièce) et marées (forte alcoolisation). et se rendre compte que, bourré, on est bien plus en phase avec la poésie de Shelley que quand on est sobre.
> Quand on boit, on a le cœur en joie.
> Oh when the saints go marchin' in !


4ème étape : essayer d'expliquer le pourquoi de la grève à un british (vaste programme). faire des paris impliquant blocus, manif' et autres. et cuisiner français.
> Nobody can eat fifty eggs.
> Le blocus était tellement symbolique qu'au fait... il existait pas.
> This fork just hates me. It tried to butcher me. Again. I need love.

5ème étape : faire les geeks. regarder Big Bang Theory et le Seigneur des Anneaux. jouer à catch-you-kick-you (???). et s'entre-chuchoter des tongue twisters pour dormir.
> If you spit up in the air, it will fall down back on your face.
> The elbow is an under-rated weapon.


6ème étape : aller voir la mer sous le soleil... et le vent. et avoir froid. très froid.
> You know, in french, « rosbif » sounds like « rose vif » which is exactly your colour right now. You're a « rosbif rose vif ». And that wasn't funny at all.
> I'm flying ! JACK ! …. *sigh*


7ème étape : passer une soirée anniversaire sous la musique qui tombe à verse. puis ne pas trop savoir ou aller. [ OU comment se retrouver à errer dans les rues à 5h du matin en beuglant « I do believe in fairies, I DO ! » ]
> This is shite. I like it !
> Tous les outils devraient tendre vers l'ouverture des bouteilles de bière.


8ème étape : faire la fameuse (ou pas) visite touristique de Brest. manquer de s'asseoir dans du vomi. se mettre à chanter sur les remparts et faire peur au gens.
> Andy won. Andy's the best. Go pick some worms, yous. You can't compete.
> ♪ I'm in too deep and I'm trying to keep up above in my head... ♪  YAAAAAAS !!!


9ème étape : toujours prendre l'escalier par flemme d'attendre l'ascenceur. jouer aux petits papiers et passer une heure à essayer de deviner le truc bien vache qu'on a collé sur le front.
> My own 5th element. Perfect.
> Le saturnisme, c'est se prendre pour un canard ? (ajoutons au passage que Tanguy est un dieu)


10ème étape : se lever trop tôt. se tromper de navette. mais finir par atteindre l'aéroport dans les temps.
> Well. I'm still afraid to travel by plane.
> WOW ! I thought that was an actual guy ! But it's a... poster. You're tired. My fault. Sorry...
> Gremlins attack !! YAAAAAS !!!



Entre autres choses encore plus indicibles qu'on taira, donc.
Pas encore vraiment réalisé ce qui s'est passé
trop vite.


We're like Monsters !

Mercredi 6 octobre 2010 à 21:36

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On appelle ça cliché, mais il faudra bien que j'admette appartenir complètement à de nombreux clichés. Certaines choses vous font un bien fou alors qu'elles n'ont vraiment rien d'exceptionnel. Finir une version qu'on a trouvée drôle. Revoir un film avec Heath Ledger. Faire la cuisine avec grande sœur. Passer une soirée ensemble à parler de choses et d'autres, mais surtout pas de nos « amants ». Marcher au soleil sous un vent piquant. Écouter The Memory of Trees d'Enya. Regarder un spectacle de Gad Elmaleh. Boire une pinte de Guinness dans un pub chaleureux par temps tempétueux. Se cuisiner des courgettes et de la soupe. Voir son cousin unique et préféré gagner avec panache son match de basket. Partager des souvenirs écossais avec une ex-Erasmus. Apprendre le gaélique. Avoir bien du mal à comprendre de l'anglais accent bourré au téléphone. Regarder des photos. Sentir de l'encens dans son chez-soi. Jouer trois accords de ukulélé. Dessiner une image qui traîne dans la tête. Nager dans les remous d'une piscine surchauffée. Discuter pendant une heure avec un nouvel étudiant fraîchement débarqué dans notre bout du monde, sans voir l'heure passer. Apprendre qu'une amie a trouvé du boulot. Avoir la quasi-certitude qu'on sera accepté en assistanat l'année prochaine. Savoir que la semaine prochaine ça va être la folie. Avoir mal au crâne, mais pouvoir rejoindre la couette douillette, un livre devant le nez. S'emmitouffler dans un pull, et faire les mamies en papotant autour d'un thé. Aimer simplement, sans jamais se poser de questions, sans se prendre les tripes.

 

Contort and fold your face like nice fleshy origami !





Mercredi 29 septembre 2010 à 18:47

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Par où commencer. Chaque page blanche pose la même question. Chaque ligne noircie y répond différemment. Y a-t-il vraiment une question, y a-t-il seulement une réponse. N'y a-t-il pas simplement que des mots mis bout à bout avec lesquels on se débat, on danse, puis on discute. Les mots entre les lignes répondent à nos interrogations muettes. Il n'y a d'autre réponse que quelques tâches d'encre sur du papier. Étrange vraisemblance.

En débloquant cette porte scellée depuis des années dans mon âme, il semblerait que j'ai laissé échapper des barrières insoupçonnées. Comme si je n'existais plus vraiment, et que le monde autour était devenu aussi flou, aussi fou que je le suis. Je suis ailleurs, et l'existence des autres semble abstraite bien que perceptible. Je suis une partie de ce tout dans et avec lequel je vis, je parle, je ris, je partage. Mais détachée, rien ne semble plus avoir avoir d'importance. La musique dans les oreilles, le sourire sur les lèvres, le regard dans le ciel, j'arpente les rues en suivant la mélodie.


Quand je danse en marchant, ça fait sourire les passants...
C'est déjà ça


Et vous, où êtes-vous ?

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