Il fait froid, tous les jours, dedans et dehors. Surtout quand ERDF vous coupe l'électricité par erreur et que vous attendez désespérément, sous la couette, la lampe de poche qui rend l'âme dans une main, éclairant plus ou moins la version que vous essayez de bosser, jusqu'à ce que peu avant 20h30, un technicien pointe le bout de son nez pour réparer le bordel. ERDF, bande de glands. Tout cela pour dire, il fait froid. Qu'il est long cet hiver !
J'ai un problème, je crois bien que je n'aime plus ce que je fais. Bon. On va dire que c'est dû à la reprise, la difficulté de se remettre au boulot, et tout le tintouin. Ouais. La reprise, elle date un peu quand même. Ça m'inquiète, c'est vrai. Mises à part les matières libres, il ne me reste que deux cours jugés intéressants et valant le coup d'être suivis et bossés selon mes critères cognitifs. J'ai beau essayer, le reste m'ennuie mortellement. Passer son temps à lire, écrire et dessiner tout et n'importe quoi, ça me ramifie davantage. Même si techniquement, ça ne sert scolairement à rien. Alors je vais arrêter d'y penser et me dire que tout ça c'est dû à la fatigue, au mauvais temps, que ça ira mieux quand les beaux jours seront là. Oui mais tout de même, qu'il est long cet hiver.
J'essaie de faire le vide intersidéral dans ma misérable caboche, fait qui se révèle malheureusement irréalisable. La dite cervelle est bien trop remplie d'informations. La plupart scolairement inutiles, donc, et pourtant c'est le scolairement inutile qui, fatalement, sera oublié en dernier. La flemme, ou l'action d'un subconscient borné ? Allez savoir. J'ai mal au crâne. Toujours est-il. Ça cogne et ça se bouscule, c'est un bazar pas possible et je pète les plombs. Sans pour autant réussir à relâcher quoi que ce soit. Une grande lassitude à la limite de l'asthénie. Je ne trouve plus mes mots et ne rencontre qu'un aigre brouhaha. Mais comme toujours, on tient le coup et on continue à se lever le matin même si on a oublié pourquoi. Sans doute parce qu'à même pas vingt ans, ici, on a beaucoup de chance. Je n'oublie pas que parce que certains sont partis, il est de mon devoir de rester et de chercher le soleil derrière ces nuages vils, fourbes, pleutres, pusillanimes et capons (olé). Mais qu'il est long, cet hiver...