I believe in every book I've ever read
C'est étrange comme les choses peuvent changer si vite, se perdre au vent, le feu s'éteindre. La vie reprend son cours tranquillement, comme si de rien n'était. Mais cette histoire avait comme mis ma vie en pause pendant des mois, prenant la forme d'un barrage derrière lequel s'était formé un lac où on se sentait bien, libres, à l'abri des tempêtes, flottant sur un clapotis d'espoir, de la tendresse, de l'amitié, une étincelle qui nous brûlait de rires et de mains enlacées. Et puis soudain. C'est comme si quelque chose avait appuyé sur PLAY. Les images figées sont reparties, le vent a balayé la surface. Le barrage s'est rompu. Le ciel a disparu, l'océan de certitudes s'est brisé sur les rocs de la vallée du temps qui passe. Seule sur ce radeau isolé, parmi les débris de cette histoire déjà lointaine, je peine encore à réaliser. C'est vide. Le courant emporte ma carcasse et il n'y a aucun rivage en vue. C'est arrivé si vite. J'avais peut-être oublié ce que c'était que la vie, en réalité. Ces mois passés entre deux eaux étaient un échappatoire vital. Et éphémère. Voilà comment tout s'est finalement terminé, si vite, comme ça avait commencé. C'est étrange, oui. Ces eaux calmes me manqueront, peut-être, certainement. Peut-être dériver quelques temps. Et puis trouver une rame et tracer ma voie à nouveau à travers les courants. Je suis reconnaissante. J'ai ré-appris à vivre, quelque part. Plus jamais bloquée dans ces chimères lointaines et funèbres. Les ténèbres au loin ne sont que les rives de la mer solaire sur laquelle je navigue, enfin.
Will I ever see your face again ?
Will I ever touch your skin ?
I'll never stop loving everything you do,
but not me and you.