T'est partie en micro road trip sur les routes de Bretagne, l'autoradio crachant la musique enregistrée sur des cassettes audio de mauvaise qualité. Pour une fois, tu t'es sentie en paix avec les lieux, probablement parce que maintenant t'as réussi à tourner la page et à laisser le passé à sa place. T'as retrouvé ta famille de cœur qui n'avait pas changé d'un poil. T'as revu tellement de gens que t'en avais le tournis. T'as bu des bières sur la terrasse tandis qu'un chien à l'agonie haletait en bavant sur tes genoux. Tu t'es dit que même les meilleurs potes, parfois, tu les comprends plus, mais qu'au fond c'est pas si terrible : les gens changent, t'as bien changé toi, c'est la vie. T'as trinqué à pas mal de bonnes nouvelles et t'as compati pour ceux qui passaient le bac, des exams, ou des rattrapages. T'as appris que finalement, l'an prochain, tu quitteras peut-être la France, et tu t'es demandé quel effet ça te faisait. T'as décidé que de toutes façons, tu réaliserais pas ce qui t'arrive avant d'y être. T'as un peu flingué ton crédit téléphonique en communication avec l'Écosse, mais tu t'es dit que de toutes manières, ce crédit, fallait l'utiliser avant qu'il expire. Et qu'en plus, c'était marrant. Tu t'es demandé si c'était quand même pas super étrange de se faire « arranger un coup » par son (fraîchement) ex, et puis tu t'es dit qu'au fond on savait bien, tous, que ça ne mènerait nul part, alors autant jouer le jeu et pas trop penser à ce qui sera, plus tard, encore moins à ce qui s'est déjà passé, ces derniers mois. Alors t'es repartie au volant de ta fidèle bagnole toute crade, le soleil en pleine gueule qui se reflétait sur la route détrempée, à l'assaut des camions qui se doublent entre eux. Tu t'es tapé des délires musicaux et tu t'es dit qu'au fond, vraiment, toi aussi tu pouvais chanter super mal. T'as croisé cinq gars entassés dans une clio jaune qui te faisaient coucou avec un nez rouge planté sur le pif, et tu t'es marré, bêtement. T'as défait et refait des valises sans trop en oublier au passage, t'as pas eu le temps de t'ennuyer ni de réfléchir. T'as vu que ton immeuble, qui tombait en ruine quand t'as aménagé, avait été coquettement rénové – ouais, c'est la classe maintenant. T'as fumé une dernière clope, assise sur le bord de la fenêtre, alors que des goélands pouillaient des pigeons et que, très haut, des avions déchiraient le bleu du ciel vers un ailleurs très loin. Tu t'es dit que t'aurais dû y aller plus souvent, à ce cinéma d'essai à cinq minutes à pattes de chez toi. T'as passé une dernière soirée musique-films-Kro-whisky-pâté Hénaff avec ton illuminé préféré, et t'as réalisé que trois ans de vie ça peut se déménager en quelques heures. Mais t'as pas regretté, comme tu n'avais pas regretté de laisser derrière toi les dix-huit premières années de ta vie. Parce que c'était logique, c'était comme ça qu'il fallait que ça se passe. T'as pensé, peu importe où je suis l'an prochain. Peu importe, je serai quelqu'un, quelque part, de quelque manière que ce soit. Cross my heart and hope to die.
aet-en-dro
Quitte tout et tu retrouveras tout.
Samedi 18 juin 2011 à 22:39
Mercredi 1er juin 2011 à 19:30
I wish I could say that I'm well over you but it seems like this is somehow bound to fail. I'd like to know why endings are always that complicated even when they are rightly chosen and done. It was simple to end it, always simple when you don't love anymore. It's just simple to wave goodbye when it's supposed to be so. But really, I'd like to understand why, even if there's no regrets, you always feel so miserable. I'd like to claim I'm strong and able. I know that I don't really miss you. But I clearly miss being in love with you. Here's the whole problem. And the point when I just want to shoot myself in the head, me stupid thing. Pathetic, lost thing. Lonely thing.
Dans ces cas-là on comprend mieux pourquoi tant de gens écrivent leurs chansons en anglais au lieu de rester fidèles à leur langue maternelle. Les choses ne paraissent pas si ridicules dans la langue de Shakespeare. Et pourtant, elles le sont, bon dieu. Ridicules, mièvres et inutiles. Faut croire que moins c'est noble, plus ça vous pèse.
Mais plus ça pèse, plus on se bat, aussi. Parce qu'il y a les autres, tout autour. Les autres qui font tout ce qu'ils peuvent pour leur propre vie, et on se dit simplement qu'agir autrement n'a, effectivement, aucun sens. Dire les choses au néant peut paraître grotesque, mais c'est un moyen de les mettre au clair. Je le sais bien, c'est un vide extrême. Mais lorsqu'on commence à trouver de quoi le remplir, c'est comme s'il irradiait. Alors on avance, comme toujours. Walking down Hope Street, once more. (… on the road again !).
And we'll pray, all damn day, every day,
That all this shit our president has got us in will go away
While we strive to figure out a way we can survive
These trying times without losing our minds
If you wanna kill yourself, remember that I love you
Call me up before your dead, we can make some plans instead
Send me an IM, I'll be your friend!
Plus qu'un partiel, do keep the faith laddy!