Mercredi 25 février 2009 à 21:47
Quelque part, le 14 février 2009
Je ne sais pas pourquoi j’ai aussi peu de considération pour la St Valentin. La " fête des amoureux ". Je trouve le concept déplacé. C’est comme étaler au grand jour et en toute impudeur un sentiment profond, privé… banaliser ce qui est exceptionnel et grandiose à notre cœur. Il y en a qui affirment que je dis ça parce que je suis seule. J’en déduis donc qu’ils me pensent jalouse du bonheur de ces amoureux avides de fêter leur relation à grand renfort de romantisme médiatisé. Peut-être que c’est ça, au fond. Peut-être que j’aimerais être comme eux, à fêter ces instants à deux. Mais je ne le pense pas. Partager une telle relation avec quelqu’un ne me manque pas. J’ai aimé, c’est sûr, j’ai été aimée, je crois. Je sais ce que ça fait. Et je constate que je n’en ai pas besoin pour être heureuse. L’amour peut être un plus dans ma vie, mais il n’a jamais dépassé pas son importance l’amitié ou la famille. Et pourtant Dieu sait si je me suis jetée corps et âme dans l’inconnu (pic lyrique) parce que j’étais amoureuse. Quant à la St Valentin, je me souviens de la dernière que j’aie passé en situation de " couple ". Un 14 février, donc. A travers le téléphone, l’une au fond de son lit chez elle, l’autre dans son lit d’hôpital. On s’était un peu demandé ce que ce jour pouvait bien faire dans notre vie. On n’avait pas trop la tête à ça. C’était une des dernières fois qu’on parlait vraiment. Et un mois plus tard, je recevais ce cadeau étrange. Après ce coup de fil, pourtant consciente en ce 14 février de l’avenir inéluctable, je n’avais pas pleuré. J’ai eu tout le loisir de le faire plus tard. Mais, maintenant, je pense qu’en effet, ce 13 mars était un très inhabituel cadeau de St Valentin avec un mois de retard. Par la mort, j’ai reçu la vie. La conscience de l’avoir, de ce qu’elle est. J’ai mis beaucoup de temps à m’en rendre compte. Et je crois qu’à présent, au bout de bientôt deux ans, j’ai compris des choses. Notamment que la St Valentin ne m’aura jamais apporté ce qu’on en penserait. Que j’ai eu un " premier amour " comme on dit, et que ma vie continue. Que le 14 février, c’est la fête des gens qui s’appellent Valentin. Que c’est entre le 13 et le 15. Que le 14 février, enfin, ce n’est qu’un jour, par an, dans ma vie. Rien de plus.